Par rapport à d’autres produits alimentaires le miel a une règlementation d’information des consommateurs relativement simplifiée …tant que le miel reste un produit naturel non transformé. Mais les mentions nécessaires ne sont pas toujours présentes ; parfois même très réduites ou trompeuses ! Comment lire et décoder une étiquette sur un pot de miel ?
La dénomination du produit miel
Le miel doit être le seul ingrédient et ne doit pas être transformé ; aucun pollen ou constituant propre au miel ne doit être retiré, sauf filtrage d’impuretés. Si le pot est mélangé entre miel et d’autres constituants même naturels, par exemple vanille, truffe ou noix il n’a plus droit à l’appellation miel car l’ajout dénature le miel. Sous la dénomination « miel », on ne peut donc reprendre que la substance sucrée produite naturellement par les abeilles. La composition des fréquents mélanges de miels différents (comme lavande et acacia) peut être mentionnée (non obligatoire).
Pour du miel filtré, destiné à l’industrie ou du miel avec morceaux de rayons cela doit être mentionné et ne pas porter comme dénomination de vente le mot « miel » uniquement. Il est à préciser que certaines expressions ne peuvent être utilisées comme dénomination de vente : pur miel, miel de terroir, 100 % miel, etc… Idem pour « miel à la gelée royale » ou « miel et gelée royale » car ce type de produit est en fait une préparation à base de gelée royale et de miel et doivent alors être précisés les pourcentages respectifs des ingrédients.
De même les expressions : « miel toutes fleurs », « miel mille fleurs », « miel crémeux », « miel liquide », « miel doré » ne sont pas admises en tant que dénominations de vente. Elles peuvent être utilisées seulement à titre de mentions informatives. Ne sont pas autorisées les expressions miel naturel, pur miel ou miel de pays, miel de terroir, 100% miel.
D’autres indications peuvent compléter ce qui est écrit sur l’étiquette, comme par exemple l’origine florale (« miel de châtaigner, de sapin, d’acacia »), l’origine géographique (« miel de montagne, de forêt »), ou des caractéristiques spécifiques (« miel de printemps, miel crémeux »), à conditions qu’elles soient justifiées, toutefois, cette mention complémentaire ne doit pas être de nature à induire l’acheteur en erreur sur les qualités substantielles du produit.
Pour les miels polyfloraux : miel de thym et de lavande, par exemple, la double indication florale ou végétale peut figurer en complément de la dénomination de vente à condition que les fleurs et végétaux mentionnés aient la même période de production et la même origine géographique. Si ce n’est pas le cas, le terme mélange doit apparaître clairement sur l’étiquette.
Autres mentions obligatoires d’étiquetage du pot de miel
L’étiquette doit aussi indiquer le poids net du produit ainsi que son prix et les coordonnées de l’apiculteur ou le conditionneur/vendeur (mention de son nom ou sa raison sociale, son adresse et ses contacts).
D’autres mentions facultatives peuvent être insérées dans l’étiquette : informations relatives à la valeur énergétique, indications liées à des critères de qualité spécifiques, etc…
Autres mentions obligatoires comme le miel est un produit alimentaire, la date limite d’utilisation optimale (DLUO) est primordiale ; en clair ou avec la formule « A consommer de préférence avant … » en précisant le mois et l’année. Si la DLUO n’est pas indiquée en clair, l’étiquette devra comporter le numéro du lot de fabrication.
D’autre part, les produits sous signe de qualité (AOP, appellation d’origine protégée ou IGP, indication géographique protégée comme « IGP miel de Provence ») ainsi que le Label Rouge (comme « miel de lavande de Provence ») ; ou l’agriculture biologique doivent respecter certaines particularités en termes d’étiquetage. Pour le bio l’étiquetage devra comporter le nom de l’organisme certificateur agréé.
Faire attention pour connaitre l’origine géographique du miel !
L’indication du ou des pays d’origine (comme origine France ou récolté en France) est obligatoire avec éventuellement une origine/zone géographique plus précise et bien définie (comme Provence). Dans ce cas tout le miel doit être produit dans cette zone.
Toutefois en Europe une dérogation permet d’utiliser ces mentions : « mélange de miels originaires de l’UE » (exemple pour un miel originaire de France et de Hongrie), « mélange de miels non originaires de l’UE » (exemple pour un miel d’Ukraine et d’Argentine), ou « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE » (exemple pour un miel d’Espagne et de CHINE).
C’est cette dernière qui est la plus utilisée par les conditionneurs, aucun critère n’étant requis au niveau du pourcentage de miel provenant de l’UE ; elle s’applique souvent aux mélanges les moins chers du marché.
Cette mention est appliquée également à certains miels bios ; l’origine géographique du miel et parfois la qualité sont sans garantie !
Bonne lecture des étiquettes !
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